Violence sexuelle

La violence sexuelle est « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigé contre la sexualité d’une personne en utilisant la coercition, commis par une personne, indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais sans s’y limiter, le foyer et le travail » selon la définition de l'Organisation mondiale de la santé[1],[2],[3]. La violence sexuelle est commise aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre. Très courante, cette violation des droits humains est considérée comme l'une des plus traumatisantes et omniprésentes à la fois[4],[5].

La violence sexuelle pose de graves problèmes de santé publique et elle entraîne d'importantes répercussions, à court et à long terme, sur la santé physique et mentale : dangers pour la santé sexuelle[6] et risques majorés de suicide ou d'infection au VIH-1. En outre, certaines violences sont accompagnées d'assassinats soit durant une agression sexuelle, soit comme crime d'honneur après l'agression. Même si les principales victimes des violences sont les filles et les femmes[5], le problème peut frapper n'importe quelle personne, quel que soit son âge. Les auteurs de violences peuvent être des parents, des soignants, des connaissances, des inconnus ou des partenaires. Ces violences procèdent rarement d'un crime passionnel ; au contraire, elles expriment le désir de puissance et de domination sur la victime.

La violence sexuelle fait souvent l'objet d'une réprobation sociale, ce qui explique pourquoi les signalements des actes varient d'une région à l'autre. Dans l'ensemble, ce phénomène court le risque d'être sous-évalué: les violences sexuelles sont difficiles à chiffrer, sous-estimées par les sources policières (toutes les victimes ne portent pas plainte) mais également par les principales enquêtes statistiques (qui généralement ne couvrent pas les populations hors ménages, par exemple vivant en centres de réinsertion, alors qu'elles sont particulièrement à risque[7]). En outre, la violence sexuelle est souvent survolée par les chercheurs, or une compréhension fine de ses mécanismes est nécessaire pour mener des campagnes de lutte efficaces[8]. Les statistiques distinguent les violences sexuelles familiales et celles qui se produisent lors d'un conflit. Bien souvent, les personnes qui imposent des actes sexuels à leur conjoint croient que leur comportement est légitime dans le cadre du mariage. Dans le cas des conflits, la violence sexuelle accompagne systématiquement la guerre et elle se perpétue à cause de l'impunité des criminels[9],[10]. Le viol sur les hommes et les femmes sert souvent d'arme pour attaquer un ennemi, pour symboliser la conquête et l'humiliation de ses soldats[11]. Bien que les conventions relatives aux droits de l'homme, la coutume et le droit international humanitaire interdisent les violences sexuelles, les instruments d'application sont encore fragiles et, dans de nombreux points du globe, inexistants[4],[5],[12],[13].

D'un point de vue historique, le préjugé voulait que la violence sexuelle ne frappât que les femmes et qu'elle fût banale voire « normale », en temps de guerre et en temps de paix, depuis la Grèce antique jusqu'au XXe siècle. Cet attitude a conduit à négliger les procédés, les objectifs et l'ampleur de cette violence. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour que la violence sexuelle ne soit plus considérée comme un sujet mineur et qu'elle fasse l'objet de législations de plus en plus complètes.

  1. « Rapport mondial sur la violence et la santé, chapitre 6, page 165 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur Organisation mondiale de la santé, .
  2. [Elements of Crimes, Article 7(1)(g)-6 Crimes against humanity of sexual violence, elements 1. Accessed through « Archived copy » [archive du ] (consulté le )] ; version en français : « Éléments des crimes », sur icc-cpi.int [PDF]
  3. McDougall 1998, para. 21
  4. a et b Lindsey 2001, p. 57–61
  5. a b et c (en) « Advancement of women: ICRC statement to the United Nations, 2013 », sur icrc.org, (consulté le )
  6. Holmes MM et al. Rape-related pregnancy: estimates and descriptive characteristics from a national sample of women. American Journal of Obstetrics and Gynecology, 1996, 175:320–324.
  7. Géraldine Charrance, Christelle Hamel et Stéphane Legleye, « Chapitre 2 ■ Échantillonnage, protocole de collecte et impacts sur la mesure des violences », dans Violences et rapports de genre : Enquête sur les violences de genre en France, Ined Éditions, coll. « Grandes Enquêtes », , 87–126 p. (ISBN 979-10-365-7625-6, lire en ligne)
  8. [Human Security Report (2012), Sexual Violence, Education and War: Beyond the mainstream narrative, Human Security Research Group, Simon Fraser University, Canada, Human Security Press]
  9. (en) International Committee of the Red Cross, Women and War, Geneva, ICRC, , p. 12
  10. OCHA 2007, p. 57–75
  11. Swiss S et al. Violence against women during the Liberian civil conflict. Journal of the American Medical Association, 1998, 279:625–629.
  12. (en) Physicians for Human Rights, War-related sexual violence in Sierra Leone : a population-based assessment : a report, Boston, MA, Physicians for Human Rights, (ISBN 978-1-879707-37-5)
  13. OCHA 2007

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